Savoir-faire et artisanat en Val d’Amboise

Découvrez l’artisanat du Val d’Amboise et ses artisans. Potier, verrier, charpentier, tailleur de pierre et bien d’autres, découvrez les nombreux artisans et leur art. L’art manuel perd de plus en plus de sa valeur de génération en génération et pourtant, quelques artisans subsistent et vous font découvrir leur univers et leur passion avec plaisir.
Poterie en folie
Magali Delvaux, potière depuis 12 ans, travaille à Chargé dans son petit atelier « Poterie en folie« . Depuis l’enfance, la poterie l’émerveille. Plus petite, elle trouvait cet art inaccessible mais pour elle, la poterie est devenue une évidence et un besoin de retourner à l’artisanat. Armée de dextérité, de patience et surtout de passion, elle travaille le grès et la porcelaine. Magali imagine une vaisselle locale, à la main (modelage) ou à l’aide d’un tour (tournage). Dans son atelier, elle confectionne toutes sortes de décorations de la table jusqu’au jardin.
La poterie est avant tout un art de patience, il faut beaucoup d’essais avant d’arriver à un résultat satisfaisant. Durant le séchage ou la cuisson, les fêlures, les problèmes de textures ou de couleurs ne sont pas maîtrisables. La potière ne compte plus les heures quand elle modèle. Elle lâche totalement prise et laisse place à son imagination pour créer des pièces uniques.
Magali réalise notamment des pièces tournées, dont la terre doit être préalablement préparée à la main. Elle sera ensuite séchée, colorisée, encore séchée pendant plusieurs heures et enfin cuite. D’après elle, les gens ont besoin de se retrouver, de se reconnecter à eux-mêmes à travers le geste d’un art manuel. Mais c’est aussi manipuler un morceau de notre planète pour permettre à l’Homme de pouvoir boire et se nourrir. L’art de la poterie est le poumon de l’art culinaire.






La rénovation du Domaine Royal de Château Gaillard
Ressemblant à une jungle en 2011, le Domaine Royal de Château Gaillard a depuis été rénové et a retrouvé sa splendeur. De 2012 à 2013, le chantier commence par un déboisement et un défrichage et ce sont plus de 800 arbres qui ont été coupés. 1 200 m de tranchée ont du être créés pour remplacer la plomberie, l’électricité et le réseau d’eau. Il a fallu 40 tonnes de graviers, 140 tonnes de béton et 50 maçons pour avancer conjointement sur la dizaine de chantiers présent sur le domaine.
Entre 2014 et 2015, 1 200 m d’échafaudage ont été utiles afin de pouvoir accéder au toit pour changer les 75 000 plaques d’ardoises. 6 mois de travail, c’est ce qu’il a fallu pour réagrémenter et réaménager la cour intérieure du château. Ornementer, peindre, faire disparaître le plâtre et le ciment, teinter la chaux… c’est autant de manipulations que de métiers d’art qui se succèdent sur le chantier du domaine afin de lui redonner sa jeunesse d’antan.
Pour rénover un domaine de cette taille, il a fallu 6 années de travail acharné, environ 100 000h de travail, d’une quarantaine d’artisans et métiers d’arts de Touraine ainsi que leurs 300 ouvriers qui ont mis leur talent au service de cette restauration exceptionnelle.
Pour les 10 ans de la renaissance du Domaine Royal de Château Gaillard, un épi de faitage d’art est par ailleurs venu couronner le château. Les artisans concepteurs de cette chimère polychrome furent le 14ème métier d’art à œuvrer sur le chantier de restauration du paradis des orangers.
Photos : Domaine Royal de Château Gaillard
Verrerie d’Art d’Amboise
En 2014, Patrick Lepage installe son nouvel atelier dans un lieu magique : une cave troglodyte à Chargé à quelques kilomètres d’Amboise. Pierre Gallou, souffleur de verre et élève de Patrick Lepage pendant 14 ans, travaille dans cet atelier où chaleur et créativité se rencontrent. Il crée des pièces uniques en verre qui peuvent prendre jusqu’à plusieurs mois pour certaines pièces.
Manipuler le verre est tout un art, qu’il maitrise à la perfection, grâce à sa canne qui lui sert à modeler le verre chaud tout juste sorti d’un four à plus de 3 000°. Il réalise des pièces uniques et à la demande. Pour réaliser toute sorte de formes, l’artisan verrier recueille une masse de verre en fusion au bout de sa cane de verrier. Il fait tourner sa tige en métal de manière continue afin d’obtenir une masse homogène. Le verrier va tour à tour, souffler son verre, le refroidir, le réchauffer au four, et ajouter du verre en fusion. Pour ajouter de la couleur, la technique n’est pas la même si la couleur est à l’extérieur ou à l’intérieur de la pièce.
La verrerie possède plusieurs fours construit à la main. Le dernier four utilisé n’a pas de minuteur et Pierre, l’artisan verrier, doit vérifier souvent la cuisson du verre et baisser la température pour que la cuisson soit homogène sur toute la pièce et qu’elle ne se brise pas. Pierre a toujours appris à travailler seul sur ses créations.






Chantier de la Chapelle Saint Hubert du Château Royal d’Amboise
Il y a bientôt 2 ans, le chantier de la chapelle Saint Hubert au Château Royal d’Amboise commençait. Avec tous les corps de métier qui travaillent autour de lui, le chantier de la chapelle avance, caché du public.
L’extérieur de la chapelle
Les échaffaudistes ont construit l’échafaudage en 3 mois et c’est plus de 30 tonnes de matériels qui ont été nécessaire. Il permet aux autres artisans de circuler tout autour de l’édifice. Tailleur de pierre, sculpteur de pierre, charpentier, couvreur, restaurateur de pierre, vitrailliste se succèdent pour restaurer la chapelle.
Pour l’extérieur, c’est 1000 éléments qu’il y a a changer. Par exemple des blocs de pierre de tercé, semblable au tuffeau, qui sont marqués d’une croix rouge, à enlever puis restaurer si c’est possible et enfin a replacer à l’endroit initial.
Pour cette restauration, nous avons besoin de 4 corps de métiers :
- les tailleurs de pierres, ici 7 dont 3 femmes, s’occupent des plus gros éléments
- les sculpteurs de pierre pour la réalisation des éléments décoratifs
- les restaurateurs, pour la couleur de la pierre et pour coller les éléments de décors
- l’architecte en chef, pour le choix des nouveaux éléments qui sont construits le plus fidèlement possible aux autres éléments et aux archives retrouvées
Les vitraux seront posées à la toute fin, tout comme les dorures qui seront mises tout en haut de l’édifice.
L’intérieur de la chapelle
A l’intérieur de la chapelle, les sculpteurs de pierre et les restaurateurs restaurent la fresque. C’est donc 200 greffes qui sont construites, posées et sur lesquelles on est venu mettre une patine. Une construction de greffe peut prendre entre une demi-journée et 4 jours selon la taille voulue.
Enfin, la cloche est prépositionnée au sein de la chapelle. Elle qui a toujours été dans les combles de la chapelle et donc n’a jamais servie. Elle va enfin pouvoir raisonner pour la première fois au sein de l’édifice près de l’autel.
Les couvreurs ont enlevé beaucoup de bois de la charpente. Le bois est encore sain et va donc être restauré et remis en place. Tout ce qui peut être restauré le sera et sera replacé.
Les artisans qui travaillent sur le chantier de la chapelle Saint Hubert, proposent des ateliers pour les enfants afin de découvrir l’art du vitrail, une autre manière pour le château de montrer le talent des artisans. La chapelle Saint Hubert au sein du Château royal d’Amboise devrait rouvrir mi 2024 si tout se passe comme prévu.
N’hésitez pas à rendre visite aux artisans du Val d’Amboise qui vous accueillerons avec grand plaisir !
Le Crinkly d’Alexandre Calder
Dans le jardin bordé par l’Amasse, ne manquez pas d’admirer le Crinkly d’Alexandre Calder. Le mobile de l’un des plus célèbres sculpteurs américains y trône en effet majestueusement. Il pointe au gré des vents son bec vers le château royal.